Prendre le temps de s'écouter vraiment : un engagement de soi à soi
Comment je me (re)connecte à mon corps, à mes sensations ?
Je m’engage avec moi à : 3ème étape : Faire une pause dans le tourbillon de la vie, me poser… et prendre le temps de ressentir la manière dont je vis mon travail, mon couple, ma famille, mes amis, mes loisirs ?
Comment espérer répondre à cette quête d’équilibre sans un indispensable retour sur soi ? sans la recherche du sens même de l’existence qui s’impose à notre cœur et à notre esprit souvent au milieu de notre vie. Et il y a mille chemins…
Alors je choisis de me poser quelques minutes par jour ou plus longtemps si c’est un jour par semaine, pour prendre le temps de me connecter à mon corps, de l’écouter… écouter mes sensations, mes ressentis quand je fais ça, quand je vis telle situation, quand je suis face à telle personne, à tel comportement extérieur….
Faire une pause dans le tourbillon de la vie…
Voici une belle image donnée par un maitre bouddhiste :
Imaginez un verre de cristal que vous remplissez d’une eau très pure.
Cette eau symbolise votre soi, votre essence, votre être profond. Imaginez maintenant que vous versiez une cuillerée de terre, terre sombre qui symbolise les soucis, les pensées négatives, le stress au travail, dans mon couple, dans mes relations avec autrui… bref tous les parasitages de votre existence.
Et vous remuez le tout avec votre cuillère : ce mouvement représente l’agitation incessante de votre vie.
L’eau devient alors sombre et glauque : quand vous regardez le verre (l’état de votre vie) vous n’y voyez que saleté, mouvements désordonnés et confusion. Pire encore, vous pouvez en arrivez à croire que ceci est votre vie – et qu’il n’y a rien d’autre. Vient alors la décision de se « poser » …
Vous arrêtez de remuer l’eau sale et vous posez votre verre sur une table devant vous, sans plus le toucher : l’agitation va se calmer, la terre va commencer à décanter au fond du verre et, progressivement, la pureté de l’eau va à nouveau apparaître. Il y aura un dépôt de terre au fond du verre et l’eau retrouvera petit à petit sa clarté et sa transparence originelle.
Cette limpidité n’a jamais réellement disparu : elle n’était que masquée par les particules de terre en suspension. Ainsi en vous posant, en décidant de vous mettre régulièrement en marge de l’agitation de votre vie, la limpidité naturelle de votre être intérieur se révèle spontanément en vous.
Il n’y a rien à ajouter, rien à enlever : simplement se poser, regarder, ressentir...
Sans ce temps que vous vous accorderez, vous ne pourrez pas constater par vous-même que l’eau claire et lumineuse de votre être existe réellement. Vous ne parviendrez jamais à la certitude que vous êtes autre chose que de l’eau saumâtre.
Comment ça se passe concrètement ?
Lors de la première séance les personnes sont souvent surprises par la question que tout sophrologue va poser à un moment donné :
« Quand vous vivez telle difficulté que vous me racontez, quelle est la sensation dans le corps ? Où est ce que cela se passe pour vous ? »
Souvent on va répondre en donnant une pensée, une émotion, un sentiment mais une sensation ? quelle drôle de question… et souvent la réponse va être : Je ne sais pas… La société actuelle, nos rythmes de vie, nous ont « coupés » de nos sensations physiques, alors que cela devrait être enseigné dès la maternelle ! Cela pourrait commencer par l’observation de sa respiration (on sait que 90% de la population respire mal) et voir comment je respire. Mais comme celle-ci est naturelle, inconsciente et automatique, elle n’est pas au programme scolaire alors qu’elle est si essentielle et si incroyablement efficace si on prend le temps d’apprendre puis de pratiquer différentes techniques adaptées aux besoins du moment… C’est par cette respiration en conscience que l’on va pouvoir moduler et atteindre cet état de conscience légèrement modifié qui permettra de faire vraiment cette pause existentielle.
Créer un espace intérieur :
Ainsi d’une certaine manière, du fait de cette étroite interaction corps-esprit, prendre soin de l’un revient à prendre soin de l’autre. Partant de là, ne se coupe-t-on pas de cette dimension spirituelle quand on néglige son corps ? ne se rend on pas étranger à une partie essentielle de soi quand on délaisse ou maltraite son véhicule corporel ? si c’est le cas, ne pourrions-nous pas commencer notre chemin spirituel en décidant de prendre soin et d’honorer notre corps, en apprenant à le traiter avec attention et respect, conscients qu’il est un portail vers notre intériorité et pas seulement une vulgaire enveloppe ?
Cette sensation qui va (sans mentir) me « dire » comment je vis telle ou telle situation d’où l’importance pour chacun, de prendre le temps, lors d’une séance de sophrologie ou d’hypnose, d’être aidé à quitter le mental pour aller vers le monde moins connu du corps, de l’inconscient, de l’intuition, des rêves afin d’aller chercher le centre, l’épicentre de la sensation (du stress par exemple, de la joie, de la peur…) dans le corps ?
Apprendre à faire un scan corporel face à telle ou telle situation et prendre le temps (un peu plus tard si c’est difficile sur le moment) d’aller dans la sensation juste dans la sensation …. Où est-elle cette sensation ? Dans la tête ? dans la gorge ? sur les épaules, au niveau du plexus solaire, du ventre, du dos ? Puis la matérialiser par ex en imaginant à quoi cette sensation pourrait ressembler … une boule rouge qui irradie ? un fragment de rocher gris et rugueux qui fait mal ? sa taille ? son poids ? et à quel événement du passé est-liée ? Qu’est-ce que cet événement, qui déclenche cette sensation, cette émotion, cette pensée, vient me dire ? Est-ce parce qu’il réveille une mémoire consciente ou inconsciente de mon enfance ? Quelle mémoire, quel ressenti de mon enfance (que j’ai veillé à bien enfouir dans mon corps pour ne plus avoir mal), a été réactivé par cet événement que je vis aujourd’hui, pour que cela fasse si mal ?
Ou bien est ce que cette sensation vient tout simplement me dire que je ne suis pas bien dans cet endroit, dans cette ambiance, dans cette activité ?
Le mental peut s’arranger avec la réalité, se raconter des histoires mais le corps lui ne ment pas ! Sauf qu’on ne prend pas le temps de l’écouter parce qu’on ne nous l’a jamais appris… Alors il finit par parler fort : un symptôme, un malaise, une maladie qui va nous obliger à ralentir et là deux choix s’offrent à nous : l’éteindre au plus vite avec un médicament et continuer sans conscience ou bien l’apaiser mais en prenant le temps de s’y attarder, d’y mettre du sens aidé par le décodage biologique. ….
« Accepter, Apaiser, Ecouter, Comprendre, Transformer ! »
Et en attendant de faire les changements nécessaires à mon équilibre, je vais pouvoir commencer par apaiser en modulant ma respiration et/ou en visualisant que la boule rouge qui irradie dans mon corps, diminue tout comme son intensité lumineuse, je peux même m’amuser à la faire sortir de mon corps, à la prendre dans mes mains, et pourquoi pas à communiquer avec elle, à établir un lien direct et bienveillant avec elle, et lui donner enfin toute mon attention… Ceci fait partie de nombreux exercices très pratico-pragmatiques que propose la sophrologie :
Pour vous aider, vous pouvez écouter cette séance « abaisser une sensation douloureuse » ici :
Je n’enfouis pas mais je décide de ne plus subir, je ne culpabilise pas mais je prends ma responsabilité de voir, d’accepter pour pouvoir ensuite transformer !
Au début, il peut être bien de le pratiquer dans le cadre sécurisant et bienveillant avec l'aide d’un/d'une sophrologue par ex pour pouvoir ensuite très rapidement le pratiquer en toute autonomie et dès que nécessaire. Ce temps permet une réelle reconnexion à notre être profond qui permettra l’apaisement, la compréhension et l’action !
Mettre le corps dans la boucle est essentiel …
Car comment parvenir à donner du sens à notre existence si nous restons étrangers à ce qui pulse en nous et demande reconnaissance? car même si nous pensons avoir bien pris soin de nous jusqu’à maintenant, nous n’imaginons pas combien nous nous sommes négligés, oubliés, abandonnés depuis des années, sans même en avoir conscience. Alors que rien n’est visible à la surface, nous ne mesurons pas combien cet oubli de nous-même a engendré de tensions, des frustrations, des souffrances sans réaliser un seul instant que nous nous traitions, physiquement et émotionnellement ou psychologiquement, comme quantité négligeable.
Sans ce véritable retour à soi nous risquons de tomber dans l’évitement, la peur et l’immobilisme :
Qu'est-ce que l'évitement ?
L’évitement consiste à tout faire pour ne pas rencontrer ce qui pose problème. C’est une stratégie, la plupart du temps inconsciente, pour éluder ou contourner les situations difficiles, afin de ne pas s’y confronter frontalement. On espère qu’en agissant ainsi, elles vont, comme par magie, disparaitre de notre vie : douce illusion…
La peur, moteur de la résistance au changement :
Parvenus au milieu de notre vie, nous avons déjà tant construit, pourquoi donc se poser des questions ? Cela pourrait mener trop loin : nous craignons d’ouvrir la boite de Pandore et ne plus pouvoir la refermer. Nous réagissons ainsi parce que la peur recommande de rester dans le connu, dans le prévisible et dans la non prise de risque, elle entrave toute mutation. Elle régit très souvent l’existence de beaucoup d’entre nous et nous restons d’autant plus assujettis à elle qu’elle demeure au seuil de notre conscience. Il est donc important de braquer notre projecteur intérieur sur nos peurs, pour les identifier le plus clairement possible et tenter de comprendre comment elles conditionnent notre liberté à choisir ce qui est bon pour nous. Mener cette réflexion en cette période, c’est déjà nous mettre en route ; c’est déjà dire oui à ce que nous sommes appelés à devenir.
Redouter l’inconnu :
Le connu est rassurant, le prévisible est source de sécurité.
Il est normal et légitime d’aspirer à la paix et à la sécurité, même si le prix à payer est un calme désespoir qui s’égrène d’année en année…
Mais le prévu et le prévisible peuvent devenir source de sclérose et de stagnation, quand ils font obstacles au processus intérieur d’évolution, qu’elles soient intellectuelles, psychologiques, émotionnelles, spirituelles…
Certaines personnes pressentent ce mouvement interne, mais effrayées par ce qu’il risque de bousculer dans leur existence, elles s’y opposent et ne s’aventurent pas au-delà de leur périmètre de sécurité. Elles auraient sûrement envie de se risquer à sortir du carcan de leur personnage et d’explorer d’autres territoires, mais elles n’osent pas. D’ailleurs, beaucoup pensent secrètement qu’elles ne sont pas assez solides ou sûres d’elles-mêmes pour y parvenir. Elles craignent aussi de trop perdre en prenant des risques : leur confort, leur statut, les bénéfices secondaires de leur situation actuelle.
Quand on définit les nouvelles directions qu’on souhaite donner à sa vie et qu’on prend des décisions pour mettre en œuvre telle ou telle action, il est important d’évaluer régulièrement ce qu’on est en train de faire. Mais à l’aune de quoi évaluer si on est sur le bon chemin ? quel est le point de référence ? quelle est la boussole qui permet de vérifier qu’on ne fait pas fausse route ?
Se fier à sa boussole intérieure :
Une partie de la réponse se trouve dans la finalité même du processus d’individuation (Processus de prise de conscience de l’individualité profonde) : si nous sentons que, grâce à notre nouvelle attitude d’esprit, nos limitations intérieures s’estompent ou s’assouplissent au fil du temps, si nous sentons que les contrats de notre vie d’avant s’allègent et que notre personnalité s’enrichit, devient moins rigide, s’harmonise et que l’émergence de notre soi nous ouvre à plus d’authenticité, de sincérité, d’honnêteté avec nous-mêmes, si nous sentons que se construit progressivement en nous un sentiment d’unité et de complétude nous pouvons être certains que nous sommes sur le bon chemin et que nous sommes en phase avec ce que notre vie attend de nous aujourd’hui.
D’une manière très simple, nous savons que nous sommes dans la bonne direction quand nous sommes tout simplement plus heureux, ou plus apaisés, ou pleins d’enthousiasme et d’énergie, ou dans un calme sentiment de bien être.
Nous savons, au-delà des mots, que notre vie commence à prendre sens, quel que soit le sens qui ait de la valeur à nos yeux. C’est là notre boussole, la seule qui soit fiable à ce point stratégique de notre existence. C’est une boussole qui dépend beaucoup moins des regards extérieurs : la direction qu’elle nous indique est affranchie du jugement des autres, de leur approbation ou de la peur de ne pas être aimé. Petit à petit, au prix parfois de gros efforts sur nous-mêmes, nous découvrons la joie d’être libres intérieurement. C’est la promesse de cette période de la vie. Une aspiration à une vie riche de sens qui serait la réponse à notre quête de plénitude.
Une vie qui a du sens, c’est une vie qui a une signification, qui veut dire quelque chose d’important et qui a du poids. Mais c’est aussi une vie qui prend une direction pour atteindre un but, lui donnant du corps, de l’épaisseur, de la texture, mais aussi qui tend vers la plénitude et l’accomplissement de soi.
Notre corps porte la dimension physique de notre vie, notre mental porte notre dimension psychologique. Ce qui en nous porte notre quête de sens, c’est notre dimension spirituelle.
Cela commence par nous. Le processus d’individuation nous demande de nous écouter et de nous accueillir avec profondeur et sincérité : c’est un acte d’amour et de bienveillance à notre égard.
Mais il se passe quelque chose d’autre quand nous prenons soin de nous : cette attention à nous même nous rend plus disponible à une authentique attention à autrui, générant ainsi un acte d’amour à leur égard. Nous pouvons devenir un miroir dans lequel ceux que nous aimons pourront se voir eux-mêmes, sans que nous ayons à faire quoi que ce soit : plus notre miroir intérieur sera net, plus l’image d’eux-mêmes que nous leur renverrons sera claire et limpide.
Ainsi prendre son de soi crée les conditions d’une réelle présence à autrui, simplement par le fait d’œuvrer à devenir ce que l’on est en train de devenir. Prendre soin des autres c’est prendre soin de soi : la boucle est bouclée.
Conclusion
Sans méconnaitre les limites qui sont les vôtres dans votre quotidien, sans nier que votre latitude de choix et d’action est peut-être restreinte ou qu’au contraire elle est plus vaste que par le passé, vous êtes aujourd’hui en vie et tant que cette vie s’écoulera en vous, vous serez convié à embrasser tout ce qu’elle peut vous offrir. Mais elle a besoin de votre aide et de vos efforts pour être en mesure de vous donner tout ce qu’elle a à vous donner. Par l’émergence d’une nouvelle conscience de vous-même qui vous a conduit à lire ces lignes, vous savez désormais où se trouve le secret de votre bonheur, quelle que soit la forme que vous souhaitiez lui donner. Vous êtes mille fois plus que ce que vous croyez être : des trésors d’intelligence, de créativité, de courage et d’amour sommeillent en vous.
Vous savez où chercher :
Alors vous allez chercher en vous ce bonheur qui est votre droit de naissance et offrez-le à ceux que vous aimez – offrez-le au monde. Et au milieu de votre vie ou un peu plus pour certains, tout commencera à prendre sens.
C’est maintenant ou jamais.
Qu’avez-vous envie de faire dans les 30 prochaines années ? quelles portes avez-vous envie de pousser ? Quels paysages intérieurs ou extérieurs avez-vous envie de découvrir ? Quelle paix avez-vous envie de vous donner ? Qu’avez-vous envie de choisir ? Quels chemins vont vous permettre de devenir une personne sereine, pleine et entière, vivant sans regret dans l’instant présent, aimant du mieux qu’elle le peut et donnant au monde ? Il vous reste beaucoup de temps mais, malgré tout, ce temps est compté : c’est pour cela qu’il est précieux et qu’il est urgent de lui donner sens. Prenez cette décision – personne ne peut la prendre à votre place : vous êtes dépositaire d’une liberté fondamentale que vous seul êtes capable d’exprimer en vous et autour de vous.
Donnez-lui des ailes.
Osez aujourd’hui être libre et maître de votre vie…
*Article inspiré et agrémenté de quelques extraits du livre de Christophe Fauré « Maintenant ou jamais »